Champion du Monde – Semaine 4.3

Oh oui, je sais que tu aimerais que je commence cet article en disant que j’ai repris l’entraînement, que j’ai nagé 13 kilomètres, fait 200 kilomètres en vélo et couru 60 bornes. Oui, moi aussi je ma languis d’écrire ça. Mais encore un peu de patience. Je passe l’IRM pour ma jambe la semaine prochaine. Il faut continuer de croire fort, fort, fort. La leçon de vie est bientôt terminée. Comme mon moi à 110 ans dirait  » Encore 5 minutes, Greg  »  🙂

Lundi

Je sais pas si ce sont les étoiles ou la lune qui font ça mais d’habitude c’est le mercredi que je reçois des super messages d’encouragements. C’est pour ça que d’habitude, je parle de vous le jeudi 🙂 Mais aujourd’hui, même si ce n’est que lundi, je n’ai pas d’autre choix que de ne parler que vous. Je trouve que mon rêve est complètement incroyable et je suis content d’avoir attrapé le train et d’être à sa conquête mais vous ne pouvez imaginer comme je suis fière de voir les gens que je connais depuis des années et que pourtant je ne calcule pas trop, m’encourager encore et encore. Vos mots sont incroyables. J’ai une chance incroyable de vous connaître. Je vous jure. Je suis en train d’écrire cela à 22h, je bois du thé vert, j’écoute « Lullaby » de Musiq Soulchild et juste quelques jours après ma dépression Vénicienne, je me sens incroyablement serein, calme et heureux, certainement remplis à l’intérieur par votre amour. Merci. Récemment, après avoir remercié un ami pour la gentillesse de ses mots, il m’a dit :  » Quoi? Je savais pas que tu allais ressentir ça. De rien alors « .

En 2011, j’ai travaillé 6 mois dans un Mac Donalds, à Canmore, au Canada. Je travaillais à la caisse et quand des Asiatiques venait à ma caisse, obligé, je leur faisais la conversation 🙂 Le jour où j’ai dit à ma manager que j’allais partir, elle m’a dit :  » Dommage, t’étais le meilleur « . J’ai rigolé et elle a continué.  » Non, pour de vrai « . Et dans ma tête, je me suis dit :  » Putain, pourquoi tu me l’as pas dit tous les jours que j’étais le meilleur « .

Du coup, depuis, je me dis que je ne dois pas perdre une occasion d’être gentil avec quelqu’un. À tel point que ma petite soeur se fout de ma gueule. Quand quelqu’un la croise et lui dit un mot gentil, comme ça, pour aucune raison, elle se marre et elle dit :  » Putain, j’ai croisé un ‘Greg’…un mec qui donne de l’amour comme ça, gratos, c’est louche !  » 😉

Je devrais vous écrire à chacun plutôt que juste citer votre prénom ici. Tu le sais, c’est ce que la version la plus élevée de Grégory Berge ferait. Merci à tous.

C’est bon, je vous ai fait pleurer ? On peut revenir aux choses sérieuses ? 😉

Aujourd’hui est paru un article sur les critères officiels de qualification pour le triathlon des Jeux Olympiques de Rio 2016. Il dit que la période de qualification s’étalera du 15 mai 2014 au 15 mai 2016. 2 ans. 730 jours pour être un des 140 meilleurs triathlètes au monde, pour être parmi les 3 meilleurs Français et pour se qualifier pour les Jeux.

Quand j’ai lu ça, je me suis dit :  » OK, c’est pour de vrai, maintenant. Le rêve est là « .

Je me rappelle d’un coach qui disait :  » Il faut 2 ans pour construire un athlète olympique « . Malgré ma blessure, j’ai l’impression d’être pile dans les temps. Quand je me visualise à Rio, avec les palmiers et l’air chaud, mon intuition me dit que c’est bon. Quand je pense à la médaille d’or, je t’avoue, j’ai des muscles qui se contractent de nervosité. Mais le billet d’avion pour Rio et la combinaison bleu, blanc, rouge de l’Équipe de France avec en gros dessus  » BERGE – FRA « …ouais y’a moyen.

Mardi

Je viens de booker mes prochaines  » vacances « . Je t’ai dit, 6 semaines de super travail et 1 semaine off. Enfin quand je dis off, ça concerne que le travail  » intellectuel  » on va dire (l’ordinateur, le japonais, étudier, apprendre…). Quand je m’entraîne pour une compétition, un jour off est le maximum que je prends.

C’est la première fois que je fais ça. Réserver mes vacances à l’avance. D’habitude, j’ai toujours eu la mauvaise habitude de travailler à bloc et de prendre mes vacances d’une semaine sur l’autre ou de ne pas prendre de vacances du tout. Je me rappelle d’une citation qui disait :  » Le meilleur moment pour prendre des vacances ? C’est quand tu penses que tu n’as pas le temps d’en prendre « .

Depuis mon retour de Venise, j’ai une super énergie, beaucoup de réserve et surtout je suis super créatif. Peut-être que c’est grâce à ces 5 jours de repos que je me sens serein et heureux maintenant. C’est donc pour ça que j’ai décidé de réserver tout de suite les prochaines vacances. Oui, j’ai toujours une partie de moi qui se dit :  » Oui mais s’il y a un super projet qui tombe pendant cette même semaine ? ». On verra, on verra…

Dans 6 semaines, direction Porto au Portugal. Ca sera ma première fois là-bas. Non, je ne parle pas du tout Portugais. Cependant c’est l’occasion pour moi de faire quelque chose dont j’ai toujours rêvé : étudier à l’avance la langue du pays où je vais aller. En 2012, je m’étais mis au Thaïlandais mais en voyant leur alphabet, j’avais pas eu le courage de retenir plus de 3 mots. En 2013, je m’étais mis à l’Indonésien. J’avais trouvé ça plus facile et j’avais dû retenir 4 ou 5 phrases. Ainsi, ce soir, c’était mon premier cours de Portugais. Je me fixe 20 minutes par jour. Je devrais y arriver quand même. Si tu parles portugais et que tu as des conseils pour moi, fonce à la page contacte !

Mercredi

Quand tu veux te fixer un but dans la vie, il y a 3 façons de le faire :

• Tactique #1 – Tu sais exactement ce que tu veux et exactement quand tu le veux :
  • Par exemple, je veux réussir le Test de Compétence Linguistique Japonaise de niveau 3, en décembre 2014. Dans ce cas là, je recherche exactement ce qu’il faut savoir pour passer cet examen. Je compte le nombre de semaines qu’il me reste. Je fais des divisions et je me prépare un planning. Maintenant, je sais que je dois étudier 3 caractères Japonais par jour, pas 2 et pas 4. À ce rythme là, je réaliserai mon but…si je tiens le rythme.
• Tactique #2 – Tu sais en gros ce que tu veux et exactement quand tu le veux :
  • Par exemple, je veux me qualifier pour les J.O. de Rio en 2016. Dans ce cas là, je fais tous ce que je peux, chaque jour, pour atteindre mon objectif. Se qualifier, c’est un but qui manque de précision. Pour me qualifier, je sais pas si je dois m’entraîner 3h, 6h ou 8h par jour. Alors je fais mon maximum tous les jours. À ce rythme là, je ne sais pas si je réaliserai mon but car je ne sais pas la quantité d’entraînement qu’il me faut faire d’ici 2 ans.
• Tactique #3 – Tu sais en gros ce que tu veux et peu importe quand tu l’auras :
  • Par exemple, je veux être en très bonne santé. Ca sera demain, dans une semaine, dans un an, je sais pas, ça sera quand je pourrais. Dans ce cas là, je fais un bon effort, qui me tire dans la bonne direction, tous les jours. A ce rythme là, je réaliserai mon but, c’est sûr, mais je sais pas quand.

Première conclusion, les tactiques 1 (exactement + exactement) et 3 (en gros + peu importe) sont les plus efficaces. C’est donc dommage que j’utilise le but auquel je tienne le plus avec la tactique 2 (en gros + exactement). Il faut donc que je reformule mon rêve Olympique :

• Exactement + Exactement :
  • Je veux courir un triathlon Distance Olympique en 2h en 2014, en moins d’1h52 en 2015, en 1h45 en 2016.
• En gros + Peu importe :
  • Je veux me qualifier pour les Jeux Olympiques ou les Championnats du Monde, un jour.

Jeudi

Ce soir, j’ai rejoint Toastmasters, à Aix-en-Provence, mon groupe de prise de parole en public, de  » public speaking « . Mon arrivée sur place ressemblait au retour du fils prodige dans son village 🙂 En effet, j’ai commencé l’an dernier et après 5 mois, j’ai eu la chance de remporter un concours international, en anglais, à Milan, en Italie. Le speech s’appelle  » Two mysterious languages  » :

Le matin du discours, je m’étais levé à 6h du matin. J’étais partis pour un footing et m’étais arrêté au sommet d’une colline où là, tel un Rocky Balboa en collant de running, j’avais répété mon speech en le gueulant à tout Milan.

L’après-midi, nous étions une dizaine de participants : Italiens, Français, Belges, Allemands, Suisses. Le règlement indique que le gagnant de ce concours, le gagnant au niveau Européen, est ensuite qualifié pour le tour suivant, c’est à dire les championnats du monde aux Etats-Unis. Puis après 6 minutes 50 secondes de discours, mon concours était terminé. Tout le monde est venu me faire des commentaires, puis une dame qui à l’expérience de ce genre de concours, est venue, m’a pris par les épaules et m’a dit :  » Tu as tout ce qu’il faut pour être Champion du Monde « .

Je n’ai pas été qualifié pour les Championnats du Monde car l’an dernier, la division Italienne n’était pas encore 100% homologuée. En revanche, cette année, tout sera en règle. Le prochain concours aura lieu le 13 mars. Ça sera le concours local. Ensuite, le vainqueur ira au concours de division, puis au concours national, puis au concours international et enfin aux Mondes, à Kuala-Lumpur, en Malaisie. Mon discours doit être prêt pour le 13 Mars.

Vendredi-Samedi

Durant les 4 dernières nuit, j’ai dormi une moyenne de 5h51. Tu trouves que c’est normal ou que c’est pas beaucoup ?

Je me rappelle d’un jour d’été 2011, où j’avais bossé 23 heures d’affilée. J’étais à Canmore, au Canada, un village de 12000 habitants, situé à 1100m d’altitude, je crois, encerclé par des montagnes incroyables. Définitivement, un des plus beaux endroits où j’ai jamais été.

Ce jour là, je m’étais levé à 5h du mat’ car je commençais au Mac Donald’s à 6h. Ensuite à 12h, j’avais pris mon vélo pour traverser le village, rejoindre ma clinique dans les montagnes et traiter quelques patients. Puis à 18h, j’avais remonté sur mon VTT pour retraverser le village, grimper une côte de 3km à 7% pour atteindre un restaurant où je faisais la plonge. Puis à minuit, je rentrais à la maison et là j’étudiais mon programme de certification comme professeur d’anglais jusqu’à 4h du mat’..puis dormir une heure et repartir au Mac Do. Comme tu peux l’imaginer, en me levant ce deuxième jour, j’étais mort…non, pas mort…j’étais vidé. Pour moi, il y a une différence entre  » être mort  » et « être vidé « . Quand tu dis que tu es mort, tu es très fatigué. Mais c’est tout. Alors que quand tu es vidé, il faut que tu penches ton buste en avant pour que tes jambes te fassent avancer. Quand tu es vidé, tu n’as plus assez de force pour contracter les muscles de ton visage. MAIS quand tu es vidé, tu n’as également plus assez d’énergie pour penser à toutes les conneries de ta vie, les trucs en bois, les personnes relou que tu connais, les petits tracas…bref quand t’es vidé, c’est le silence dans ta tête, C’est la paix dans ton corps. C’est pourquoi j’associe cet épuisement à une sensation positive et que donc j’ai voulu le reproduire cette semaine.

Mais aujourd’hui Vendredi, j’ai explosé, j’arrivais plus à fonctionner. Conclusion, j’ai fait 5h de sieste. 2 siestes le matin. 1 sieste l’après-midi. J’en pouvais plus.

Tu vas me dire que c’est normal et c’est ce que je me suis dis aussi mais…

…mais ce Samedi, j’ai appris un truc sur la fatigue, un truc que je trouve fascinant. Je suis toujours en train de lire  » Thrive  » de Brendan Brazier. Il explique qu’il existe deux types de nourritures :

• les nourritures stimulantes.
• les nourritures nourrissantes.

Il explique que les nourritures  » industrielles  » sont très stimulantes mais peu nourrissante, alors que les nourritures plus  » naturelles « , c’est l’inverse ! Elles sont peu stimulantes mais très nourrissante. C’est clair que si tu bouffes un Snickers, tu vas avoir un coup de pêche mais ça va pas te tenir éveillé pendant 5 heures ! A l’opposé, si tu manges un plat de lentilles, tu vas pas être super excité juste après mais tu seras en forme quelques heures plus tard.

Brendan Brazier, explique, et c’est là que ça devient fascinant, qu’après un stress, le corps réagit toujours de la même façon et cela peu importe le stress, que ce soit un bruit soudain, un accident, un choc, une blessure, une peur, une remarque méchante ou manger quelque chose de mauvais pour ta santé.

Après un stress, le corps a deux réactions, toujours les mêmes :

• dans un premier temps, une montée de ton taux d’adrénaline = STIMULATION
• dans un second temps, une montée de ton taux de cortisol = FATIGUE.

Il explique que le grand problème est que les 3/4 des gens, lorsqu’ils sont fatigués, prennent…un stimulant, genre du café, un biscuit, un truc sucré, un coca. Le problème d’un stimulant est qu’il constitue un stress pour ton corps et que donc il va perpétuer le cycle de mauvaise santé. Tu vas être fatigué, tu vas prendre un café ou Mars, tu vas être stimulé pendant un moment, puis la fatigue va retomber à un seuil…inférieur.

Et c’est là le problème. Si tu pouvais prendre un stimulant, stresser ton organisme et rester au même niveau  » moyen  » toute ta vie, ça pourrait aller, à la rigueur. Mais Brendan explique qu’à chaque cycle où tu reprends un stimulant qui stresse ton organisme (plutôt que de choisir une nourriture nourrissante), tu descends d’un niveau.

Ainsi lorsque tu es au niveau -1, tu as juste plus faim. Au niveau -2, tu as des coups de fringale. Au -3, tu dors moins bien. Au -4, tu commences à être irritable. Au -5, t’as des petits troubles de la mémoire, de l’attention. Au -6, tu perds de la motivation. Au -7, tu prends facilement du gras. Au -8, tu perds du muscle. Au -9, tu fais plus vieux que ton âge.

Moi, je pense être entre les niveau -4 et -5.

Je te disais que j’avais dormis 5h51 de moyenne en début de semaine et que donc hier, vendredi, j’avais fait 3 siestes.

Ce que je t’ai pas dit c’est que Jeudi, je suis allé manger chez mon père et j’ai dû manger la moitié d’une tarte aux prunes industrielle, bien sucrée.

Alors est-ce que c’est vraiment le fait d’avoir dormis 20h en 4 nuits qui a poussé mon corps à tant dormir hier ? Ou alors est-ce que le fait d’avoir bouffé tout ce sucre m’a donné un coup de chaud (adrénaline) puis ensuite m’a assomé (cortisol) et m’a obligé à dormir presque toute la journée de Vendredi ? Hein ? T’en penses quoi, toi ?

Moi, j’ai mon idée 😉 L’expérimentation continue.

Dimanche

Alors certes je ne peux pas faire de 3athlon à cause de ma blessure, mais tu peux compter sur moi pour placer 3 couches de peinture sur un mur ! 😉

Je suis en train de révolutionner ma chambre en studio d’enregistrement. Le résultat devrait être bon.

À la semaine prochaine pour, j’espère, les résultats de l’IRM.

Si t’as aimé cet article, tu peux le partager ou t’abonner au Blog. Si tu veux avoir accès à mes derniers commentaires sur le monde du sport, ça se passe sur Facebook ou Twitter.

Peace.